Affaire Boko-Homeky: Quand la nuit tombe, les vérités se confrontent à l’ombre des Politiques

Retour sur les 3 jrs marquants la semaine

L’arrestation de l’homme d’affaires Olivier Boko et de l’ancien ministre des sports Oswald Homeky, survenue dans la nuit du 23 au 24 septembre 2024, a déclenché une série de révélations et de déclarations qui agitent l’opinion publique béninoise et internationale. Entre accusations de coup d’État, irrégularités dénoncées par les avocats, et divergences entre les déclarations officielles et celles de groupes impliqués, voici un résumé des événements marquants survenus au cours des trois derniers jours.

Le 24 septembre: des arrestations et des soupçons de complot

Tout commence aux premières heures du mardi 24 septembre. Olivier Boko est arrêté alors qu’il se trouverait dans un véhicule conduit par son épouse. À cette heure tardive, ses avocats dénoncent un manque de clarté sur les circonstances exactes de l’arrestation, sans savoir qui l’a appréhendé ni où il a été emmené. De son côté, Oswald Homeky, ex-ministre des sports, est interpellé à son domicile vers 2 heures du matin, en présence du commandant de la garde républicaine, le colonel Tévoèdjrè. Les forces de l’ordre saisissent des sommes d’argent importantes dans l’un de ses véhicules, mais aucun détail précis n’est donné quant au montant exact par ses avocats.

Les avocats des deux hommes, réunis en conférence de presse, dénoncent des violations flagrantes des droits de leurs clients. Selon eux, les perquisitions nocturnes ont été effectuées en dehors des horaires légaux, interdisant ce type d’opération entre 21h et 6h du matin. Ils annoncent leur intention de porter l’affaire devant les juridictions compétentes.

Le 25 septembre: des accusations officielles et un possible coup d’État déjoué

Le lendemain, le procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), Mario Métonou, apporte de nouveaux éléments au dossier, en conférant une gravité particulière à l’affaire. Selon lui, Olivier Boko et Oswald Homeky auraient planifié un coup d’État pour le 27 septembre, avec l’aide du commandant de la garde républicaine. Le procureur déclare que les accusés ont promis et était sur le point de remettre une somme de 1,5 milliard de FCFA au colonel Tévoèdjrè afin de le convaincre à accomplir leur plan.

Les détails fournis par le procureur sont frappants: un compte bancaire aurait été ouvert à la NSIA Banque en Côte d’Ivoire pour faciliter ces transactions, avec un dépôt initial de 105 millions de FCFA. Les faits présentés par la justice parlent d’une conspiration d’envergure visant à déstabiliser le gouvernement, avec des moyens financiers considérables.

Le 26 septembre: NSIA dément et les zones d’ombre persistent

Cependant, la version du procureur est rapidement contestée par le groupe NSIA. Par la voix de son président, Jean Kacou Diagou, la société dément l’existence d’un compte bancaire au nom du commandant de la garde républicaine dans ses registres. NSIA précise qu’il s’agit en réalité d’un contrat d’assurance « NSIA Prestige » souscrit par le commandant, dont les versements à ce jour ne s’élèvent qu’à 55 millions de FCFA, bien loin des 105 millions annoncés.

Cette divergence met en lumière des zones d’ombre dans le dossier. Si les avocats de Boko et Homeky s’appuient sur cette déclaration pour ébranler les accusations, les autorités judiciaires poursuivent leur enquête. Le procureur annonce qu’il continuera à fournir des informations au fur et à mesure que l’enquête progresse, notamment sur les autres personnes susceptibles d’être impliquées dans ce complot présumé.

une affaire aux multiples rebondissements

Trois jours après les arrestations, l’affaire Boko-Homeky continue de diviser. Alors que les autorités parlent d’un complot visant à déstabiliser le gouvernement, les avocats dénoncent des irrégularités dans la procédure, tandis que les déclarations de NSIA sèment le doute sur certaines accusations clés. Dans ce feuilleton judiciaire et politique, les rebondissements continuent de captiver l’opinion publique. Il reviendra aux autorités judiciaires de faire la lumière sur ces événements, en veillant au respect strict des droits pour dissiper les doutes qui planent sur cette affaire.

Affaire à suivre…

S.F. Fidèle

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